2017 年 2 月 11 日
《费加罗报》
唐纳德·特朗普刚刚在法庭上输掉一场法律之战。在其上任三周后,本应避免这次挫败。但他因此就输掉战争了吗?并非如此,在大部分统计数据中,他仍拥有令人吃惊的持续的支持率。
毋庸置疑,他颁布的法案旨在临时封锁7个国家侨民,其中大部分为伊斯兰国家的总统令已被暂停。虽然此法令明显对白宫有利,但白宫无法在深入评判此事前说服法官们必须将其重新启动。政府的论据如此无力,显然无法解释为何冻结法令触及国家安全。不难看出,临时编作的总统令只是向特朗普的选民们表明新一届美国总统已做好收紧安全和移民政策。为何精心炮制一则并不驱逐已获得绿卡的以上国家侨民的法令?为何以上危险国家包括伊朗却不包括沙特阿拉伯或巴基斯坦?特朗普团队本应强调它选择的国家是那些威胁到美国国防安全的国家。但它并没有如此做!在提交高级法院之前,如总统团队不仔细研磨总统令或国防政策,所有这些不合时宜的事情及无回复的问题将成为沉重的负担。
现阶段,以特朗普的个性,不肯承认其在角力场的失误,而且似乎也并不急着让步。他宣扬“我们法庭上见”。当白宫记者催促其告知总统是否因未获得法官的一致同意而感到懊悔时,发言人肖恩·斯派瑟放言“他丝毫没有懊悔”。
是否因为特朗普相信他保有基层民众的支持,他也打赌这场竞选暴风雨将像其他竞选一样会以平静告终?这个问题值得明显地被提出来,尤其是在看到近期的统计调查后。尽管存在论战,但特朗普并未看到他的选民放弃他。他的竞争对手民主党人及媒体压制他,一些精神病学家及社论撰稿人称他“疯子”,一些调查显示十分之四的美国人希望他革职!
但据RealClearPolitics网站平均统计数据,他的移民法令得到了不低于48%美国民众的支持,只有46.6%的反对者。拉斯姆森显示52%的支持率,反对意见只有47%。路透社也同样显示高支持率,49%的支持率及41%的反对率。政客报的调查显示,在采纳法令后,55%的选民支持总统的决定,38%反对。
特朗普上任初期的评价出现了细微的变化,在国家的一些区域出现调整,与美国极端批判主义媒体的观点不符。爱默生报最新统计数据显示,强调,48%的支持率及47%的反对率。爱默生的调查说明多数民众的意见要比媒体来得更可信。这一结果提醒精英人士,民众阶层与上层社会观点的完全决裂。美国企业研究所卡尔林•鲍曼向基督教科学箴言报记者琳达·费尔德曼揭秘:“他竞选的主要积极动机是改变的意愿,统计数据显示他仍有资本。“费尔德曼在其调查中指出,在特朗普的那些试图抓住他错误而对其围追堵截的反对派之外,可以看到国家民主未来的关键挑战,另一部分美国人,多数党成员,也希望“给其机会”。有趣的细节是,34%的民主党支持者希望他们推举的候选人能够找到与特朗普合作的方式。
Donald Trump vient de perdre une bataille légale devant les tribunaux. Un fiasco qu'il aurait bien fait d'éviter, trois semaines après le début de son mandat. Mais a-t-il pour autant perdu la guerre ? Rien n'est moins sûr, vu le soutien étonnamment persistant dont il continue de jouir dans une bonne partie des sondages.
Aucun doute, son décret présidentiel destiné à bloquer temporairement les ressortissants de sept pays à majorité musulmane, reste suspendu. Malgré un droit apparemment en sa faveur, la Maison-Blanche n'a pas été capable de convaincre les juges qu'il était nécessaire de le rétablir jusqu'à ce que l'affaire soit jugée sur le fond. La faiblesse de l'argumentaire gouvernemental, qui a échoué à expliquer pourquoi le gel du décret portait atteinte à la sécurité nationale, s'est avérée patente. Clairement, l'oukase présidentiel a été décidé dans l'improvisation la plus totale, à seule fin de montrer à l'électorat de Trump que le nouveau shérif de l'Amérique était prêt à serrer les boulons de la sécurité et de l'immigration. Comment avoir pu laisser concocter un texte qui n'excluait même pas, parmi les ressortissants de ces pays, les détenteurs de « cartes vertes », c'est-à-dire les résidents étrangers en situation régulière aux États-Unis ? Pourquoi avoir inclus l'Iran et pas l'Arabie saoudite ou le Pakistan dans la liste des États à risque ? L'équipe Trump aurait pu souligner qu'elle avait sélectionné des pays dont les services de sécurité ne travaillent pas en confiance avec ceux de l'Amérique. Mais elle ne l'a même pas fait ! Toutes ces gaffes et questions sans réponses pourraient peser lourd si l'équipe présidentielle ne peaufine pas son décret ou sa défense, avant une saisine de la Cour suprême.
Pour l'heure, Trump - qui, par tempérament, déteste reconnaître ses erreurs au milieu du ring, ne semble pas pressé de céder. « On se verra au tribunal » , a-t-il tweeté. « Il ne regrette rien » , a lâché son porte-parole Sean Spicer, alors que les reporters de la Maison-Blanche le pressaient de dire si le président s'en voulait de s'en être pris à l'intégrité des juges.
Est-ce parce que Trump est persuadé qu'il garde le soutien de « sa base » et qu'il parie que cette tempête, comme toutes celles de la campagne, finira par s'apaiser ? La question mérite évidemment d'être posée, surtout au regard des derniers sondages. Malgré la polémique, Trump est très loin de voir son électorat l'abandonner. Ses adversaires démocrates et la presse l'accablent, certains psychiatres et éditorialistes l'ont déjà proclamé « fou » et certaines enquêtes affirment que 4 Américains sur 10 veulent sa destitution !
Mais selon la moyenne des sondages recensés par le site de référence RealClearPolitics, son décret sur l'immigration n'en a pas moins été soutenu par une majorité de 48 % d'Américains, contre 46,6 % qui s'y opposent. Si un sondage CNN donne 47 % des personnes interrogées en faveur du décret (et 53 % contre), Rasmussen affiche 52 % d'opinions favorables contre 47 % d'avis négatifs. Reuters est dans les mêmes ordres de grandeur, avec 49 % pour et 41 contre ! Une enquête de Politico, juste après l'adoption du décret, montre que 55 % des électeurs enregistrés soutiennent la décision présidentielle alors que 38 % la désapprouvent.
Le jugement porté sur le début de la présidence Trump, reste également nuancé, aligné sur les divisions du pays, et non conforme à la vision ultra-critique de la presse américaine. Selon un sondage Emerson qui vient de sortir, notamment, Trump a 48 % d'opinions favorables, et 47 % d'avis défavorables. L'enquête d'Emerson affirme qu'une majorité de citoyens jugent l'Administration actuelle plus sincère que les médias ! Un résultat qui vient rappeler aux élites la rupture totale qui existe entre les classes populaires et « l'Amérique d'en haut ». « La volonté de changement a été la motivation dominante positive de sa campagne, les sondages montrent qu'il a encore un vrai capital », décrypte l'experte Karlyn Bowman, de l'American Enterprise Institute, pour la journaliste Linda Feldman, dans le Christian Science Monitor . À côté des anti-Trump, qui traquent toutes ses erreurs pour le « contenir » et l'affaiblir, y voyant un enjeu crucial pour l'avenir démocratique du pays, une autre partie de l'Amérique, majoritaire, veut encore « lui donner une chance » , note Feldman dans son enquête. Détail intéressant, 34 % des votants démocrates veulent que leurs élus trouvent le moyen de travailler avec Trump.