美俄关系缓和依然面临困难

发布者:郭一帆发布时间:2023-04-09浏览次数:10

半个世纪以来,每年二月在慕尼黑都会召开国际安全会议。该会议在国际战略上的重要性可与达沃斯论坛之于世界经济的重要性比肩。第53届会议(2017年2月17-19号)回应了一直以来被热议的问题:美俄关系将会如何发展?

有人认为美国第45届总统选举会有令人意外的结果,目前,这样的幻想也零散冒出来了。根据特郎普与普京互相表达欣赏的动机看来,这些人看到了美俄战略关系中几乎暂时性的双头垄断。   正如在国际关系中常发生的情况一样,现实给了人们理由去幻想。国家的利益最终要优先于选举当中的情投意合。按照美国总统的意愿,华盛顿将探索一条改善与莫斯科关系的道路。但是需要以传统的权利政治为基础,由两位人物--有能力,爱国的,审慎而又老练的——即特朗普任命的:国务卿蒂勒森, 和国防秘书马蒂斯,这两位,在特朗普印象中正符合以上特点。

俄罗斯需要的是什么呢?俄外交部长在慕尼黑已经清楚的声明了。俄罗斯想要结束由西方大国为了统治而主导的世界秩序,建立一个民主而公平的世界秩序。对于俄罗斯来说,这一控制西方的意志已经在其几次的军事干预中清晰的体现出来了--未经联合国安理会批注:科索沃(1999),伊拉克(2003),或者是利比亚(2011,大大的超过了联合国预定的期限)。拉夫罗夫在“冷战的痕迹”中评判道,俄期望北约解体。俄希望与华盛顿建立务实的互相尊重的关系。

外交部长拉夫罗夫所使用的“民主”一词与不久前美国新保守派使用的民主一词含义不同,是彻底的干预者。对于他来说,关键是在所有国家之间,无论大小,建立一种权利上的平等。对他们来说,需要打破独裁,才能建设自由的选举。两方阵营也都各自有所保留;   俄罗斯绝口不提他们的学说(控制区域);西方新保守派未注意到,混乱是无法早就法制国家的,更勿说其为自由选举的产物了。由于美国新执政府否认以人权为名义的干涉,俄罗斯将取得期望的互相尊重的关系。拆分北约是绝对不可以的。在会议上,美国副总统彭斯重申华盛顿与大西洋盟友的紧密关系,同时也要求欧洲盟友增加财务支出,次要求一经提出,立即获得了积极反响。

谈到美俄关系,拉夫罗夫声明道:两国在政治、经济、人道主义领域的合作潜力是巨大的;但是尚待实现;对此我们是开放的,与美国处在同样的水平上。美国副总统间接的回复可以说是谨慎的友好:美国政府将会继续质问俄国,即使我们需要寻求融洽的国际关系。

说明:美国从来都不会接受俄国对乌克兰顿巴斯的干涉;但准备好在稳定东方国家局势方面与莫斯科进行合作。在消灭美国的主要敌人伊斯兰国这一问题上,美国人认为在中东与俄罗斯合作还是有价值的。

我们离“正式的合作尚”有距离,在特朗普竞选当晚,地缘政治学家解释道,对俄罗斯和华盛顿都一样。 西方由于干涉乌克兰问题而提高了对俄罗斯的制裁,而认为为此,俄罗斯将以放弃与德黑兰和北京的合作的想法实在是太天真了。西方永不会接受俄在顿巴斯对乌克兰领土的侵略。即使,在基辅颁布政治赦免的政策之后,俄武装撤兵,西方可能仅仅 “忘记”克里米亚半岛的吞并,当地人民则大多数认为自己为俄罗斯人。

至于克里姆林宫方面,从未为了美国四年一任的总统的青眼而碰触过它与伊朗和中国的长期战略伙伴关系。

面对中国日益上升的实力,西方显然应该与莫斯科打造一条轴心关系。但是这种广度的外交转变只能在极具耐心的政策下,共同“小步”完成。地缘政治学并非一成不变: 它几乎没有认识过一晚就完成的“交易”。


Tous les mois de février, depuis plus d'un demi-siècle, se tient, à Munich, une conférence sur la sécurité. Elle est à la stratégie internationale ce que le Forum de Davos est à l'économie mondialisée. La 53 e conférence (17-19 février 2017), a répondu à une question qui était sur toutes les lèvres : quel futur pour les relations russo-américaines ?

 

Aujourd'hui se sont dissipées les illusions surgies à la faveur du résultat inattendu de l'élection du 45 e président des États-Unis. Elles voyaient la constitution quasi instantanée d'un duopole stratégique américano-russe, au motif que Donald Trump avait exprimé de l'admiration pour Vladimir Poutine et réciproquement. Comme très souvent dans les relations internationales, les réalités ont eu raison des rêves. Et les intérêts nationaux l'ont emporté sur les affinités électives. Selon les voeux du président américain, Washington va explorer les voies d'une amélioration de ses relations avec Moscou. Mais ce sera fait sur une base de Realpolitik classique, par les deux hommes - compétents, patriotes, réfléchis et expérimentés - que Trump a nommés à cet effet : le secrétaire d'État Tillerson, et le secrétaire à la Défense Mattis.

 

Que veut la Russie ? Son ministre des Affaires étrangères l'a clairement dit à Munich. Elle veut la « fin de l'ordre mondial libéral » conçu par « une élite d'États » occidentaux à visées dominatrices, qui soit remplacé par un « ordre mondial démocratique et juste » . Pour la Russie, cette volonté de domination de l'Occident s'est clairement illustrée dans ses interventions militaires - non autorisées par le Conseil de sécurité de l'ONU - au Kosovo (1999), en Irak (2003), ou en Libye (2011, dépassement flagrant du mandat onusien initial).

 

Elle souhaiterait le démantèlement de l'Otan, qualifiée par Sergueï Lavrov de « vestige de la guerre froide » . Elle appelle à des « relations pragmatiques de respect mutuel » avec Washington.

 

L'usage du mot « démocratie » par Lavrov n'a pas le même sens que celui employé par les néoconservateurs américains de naguère, interventionnistes à tous crins. Pour celui-ci, il s'agit d'instaurer une égalité de droits entre toutes les nations, grandes ou petites. Pour ceux-là, il s'agit de renverser des dictatures, afin d'y imposer le suffrage libre. Les deux camps ne sont pas exempts d'hypocrisie : les Russes qui taisent leur doctrine des « zones d'influence »  ; les néoconservateurs occidentaux qui oublient qu'aucun État de droit ne peut naître du chaos, fût-il enfant d'élections libres. Avec la nouvelle Administration américaine, qui récuse l'ingérence au nom des droits de l'homme, la Russie obtiendra les relations de respect mutuel souhaitées. Mais il n'est pas question d'un délitement de l'Otan. À Munich, le vice-président Pence a réitéré l'attachement de Washington à l'Alliance atlantique, tout en demandant un effort financier accru à ses alliés européens, aussitôt accepté.

 

Parlant des relations russo-américaines, Lavrov a déclaré : « Le potentiel de coopération dans les domaines politique, économique, humanitaire est énorme ; mais il doit encore être réalisé : nous y sommes ouverts, dans la mesure où les États-Unis le sont. » La réponse indirecte du vice-président américain (qui s'adressait à ses alliés) pourrait être qualifiée de prudente ouverture : « Les États-Unis continueront de demander des comptes à la Russie, même si nous chercherons des terrains d'entente. »

 

Traduction : l'Amérique n'acceptera jamais l'ingérence russe au Donbass ukrainien ; mais elle est prête à coopérer avec Moscou pour stabiliser le Levant. Les Américains, dont l'ennemi principal est l'État islamique, estiment que, pour le détruire, ils ont intérêt à s'allier avec les Russes au Moyen-Orient.

 

On est loin du « grand bargain » , rêvé par certains géopoliticiens, à Moscou comme à Washington, au soir de l'élection de Trump. L'idée était que Moscou, en échange d'une levée des sanctions occidentales liées à son ingérence en Ukraine, allait abandonner son alliance avec Téhéran et Pékin. Quelle naïveté ! Jamais l'Occident n'acceptera le viol de l'intégrité territoriale ukrainienne au Donbass. Si, à l'issue d'une amnistie politique décrétée par Kiev, les soldats russes s'en retiraient, l'Occident pourrait seulement « oublier » l'annexion de la Crimée, dont la population se sent très majoritairement russe.

 

Quant au Kremlin, jamais il ne touchera à ses partenariats stratégiques de long terme avec l'Iran et la Chine, pour les beaux yeux d'un président américain élu pour quatre ans.

 

Face à la montée en puissance

 

de la Chine, l'Occident aurait certes besoin de forger un axe avec Moscou. Mais des changements diplomatiques de cette ampleur ne se font qu'après une patiente politique de « petits pas » convergents. La géopolitique n'est pas l'immobilier : elle ne connaît guère les « deals » d'un soir.