缺乏国际外交经验,唐纳德·特朗普还没掌握和中国当权者的“交易艺术”。这位令人无法预料的美国总统做出了巨大的转变,屈服于习近平主席的意志:他将尊重“一个中国”原则,该原则与台湾独立这个敏感话题相关。自特朗普就职后的双方第一次电话会谈以来,世界前两大强国领导人之间一直疏远。这种沉默变得日趋沉重,随着这位白宫的新房客和20几个领导人交谈过。
自唐纳德·特朗普12月初接受台湾领导人的电话后,北京方面表示非常不满,中断了与美国将近40年的外交关系。美国自20世纪70年代末认可中华人民共和国以来,和中国的立场保持一致,切断了一切同北京认作是其领土不可分割的一部分的台湾岛的官方联系。这位美国总统竞选的获胜者,不仅不懊悔,甚至还解释说如果中国(被指控有不正当的贸易行为)不在这个领域给出保证,他准备恢复和台北的外交关系。
但是这个政策将他带入了绝境。北京会本能地对此话题敏感,一再声明“一个中国”原则是不能商量的。对此话题的重新讨论将可能为两个大国之间的外交关系带来严重的困难,同时也会引起中国对美国在经济上的严厉制裁。将台湾当做交易筹码以获取中国在对美经济上的妥协是一个从一开始就终将失败的计划。
习近平周围的人已经做出决定:台湾地位问题的考虑优先于和唐纳德·特朗普的重新对话。华盛顿方面明确指出此次讨论极其亲切友好,两位领导人相互发出邀请,他们各自的代表将会就一系列问题进行讨论。中国当局,两个月以来紧绷的神经终于松懈。习近平在国家电视台上强调两国可以成为很好的合作伙伴。
选择何时屈服于中国第一领导人的基本要求不是偶然。唐纳德·特朗普可能想避免日本首相及其亲信为期三天的访美之前中美两国的关系进一步恶化。安倍晋三将在总统办公室接受接待,在白宫进行午餐,在大富豪位于弗罗里达的府邸度过周末,在那里可能会打高尔夫。这次奢侈之旅将受到北京方面的密切注视,月初,美国重申的一旦发生冲突会捍卫历史上的盟国的承诺没有得到保证。
即使两国关系解冻,围绕北京和华盛顿的话题纠纷不会都因此解决。自特朗普政府发表轰动性声明以来,中国南海局势变得一触即发。中国要求收回这里的几乎全部海域,但许多邻国对其在某些岛的主权持有争议。白宫1月初宣称不会任由这位共产主义巨人控制位于“公海”上的岛屿。新国务卿雷克斯·蒂勒森一上任就使用海上封锁来阻止中国进入受争议的岛屿,并通过建造港口或军事设施加以扩充。此后,他缓和了自己的言论,这些言论一旦付诸实践将会导致战争。
两国都不想发生冲突,香港浸会大学中国问题专家让-皮埃尔·卡贝斯唐预测:“美国总统的注意力会转向经济和贸易领域”。唐纳德·特朗普指控中国操纵货币来促进本国的出口,他在竞选运动时警告可能会对中国商品的征税提高到45%,此局面令北京方面感到担忧。
总之美国第一领导人的国际信任度仍在下降,他造成的同中国的紧张局势终将以屈服收场。中国美国工商会前主席詹姆斯·齐默尔曼认为这种退让证实了商人只是“纸老虎”,丧失了权威。
NOVICE en diplomatie internationale, Donald Trump n'a pas encore la maîtrise de « l'art du deal » avec le pouvoir chinois. L'imprévisible président américain a opéré un spectaculairement revirement en se pliant à la volonté de son homologue chinois, Xi Jinping : il respectera le principe de la « Chine unique », lié au sujet très sensible de l'indépendance de Taïwan. Preuve du froid qui régnait entre les dirigeants des deux premières puissances mondiales, il s'agissait de leur première conversation téléphonique depuis l'investiture de Trump. Ce silence commençait à devenir pesant, d'autant que le nouveau locataire de la Maison-Blanche s'est déjà entretenu avec une vingtaine de dirigeants.
Pékin ne décolérait pas depuis que Donald Trump avait accepté, début décembre, un appel de la présidente taïwanaise, rompant avec près de quarante ans de diplomatie américaine. Depuis leur reconnaissance de la République populaire de Chine à la fin des années 1970, les États-Unis, s'alignant sur la position de la République populaire, ont coupé tout lien officiel avec l'île, que Pékin considère comme partie intégrante de son territoire. Loin de se repentir, le vainqueur de l'élection présidentielle américaine, avait même expliqué qu'il était prêt à renouer des relations diplomatiques avec Taïpeh, si la Chine, accusée de pratiques commerciales déloyales, ne donnait pas des gages dans ce domaine.
Mais cette stratégie l'a mené à une impasse. Pékin, dont la susceptibilité est épidermique sur le sujet, a toujours affirmé que le principe de la « Chine unique » n'était « pas négociable ». Le remettre en cause aurait provoqué de sérieuses turbulences dans les relations diplomatiques entre les deux géants, ouvrant la voie à de douloureuses sanctions économiques chinoises envers les États-Unis. Utiliser Taïwan comme monnaie d'échange pour obtenir des concessions économiques était dès le départ un plan voué à l'échec.
L'entourage de Xi Jinping avait fait de la résolution de la question du statut de Taïwan un préalable à la reprise du dialogue avec Donald Trump. Les deux leaders ont échangé des « invitations à se rencontrer » et leurs représentants vont « engager des discussions sur une série de questions », a précisé Washington, qualifiant la discussion d'« extrêmement cordiale ». Les autorités chinoises, sur les nerfs depuis plus de deux mois, n'ont pas caché leur soulagement. Les deux pays peuvent « devenir de très bons partenaires », a souligné Xi Jinping à la télévision publique.
Le moment choisi pour se plier à la principale exigence du numéro un chinois n'est pas dû au hasard. Donald Trump a sans doute voulu éviter que les relations ne se dégradent davantage à la veille d'accueillir pendant trois jours le premier ministre japonais avec les honneurs. Shinzo Abe, qui sera reçu dans le Bureau ovale, déjeunera à la Maison-Blanche et passera le week-end dans la propriété du milliardaire en Floride, où il jouera au golf. Ce séjour fastueux sera observé avec attention par Pékin, qui avait mal pris, au début du mois, l'engagement réitéré des Américains de défendre leur allié historique en cas de conflit.
Si les relations se sont dégelées, tous les sujets de discorde n'ont cependant pas été résolus entre Pékin et Washington. La situation est notamment devenue explosive en mer de Chine méridionale, depuis des déclarations fracassantes de l'Administration Trump. Alors que la Chine revendique la quasi-totalité de cette zone maritime, plusieurs pays voisins contestent sa souveraineté sur certains îlots. Mais la Maison-Blanche a claironné fin janvier qu'elle ne laisserait pas le géant communiste contrôler des îlots situés dans des eaux « internationales ». De son côté, le nouveau secrétaire d'État, Rex Tillerson, avait brandi, peu avant son officialisation, la menace d'un blocus pour barrer l'accès de la Chine à des îles contestées, qu'elle agrandit pour y construire des infrastructures portuaires ou militaires. Il a depuis modéré ses propos, dont l'application conduirait à une guerre.
Aucun des deux pays n'ayant intérêt à un conflit, « l'attention du président américain va se concentrer sur le terrain économique et commercial », pronostique Jean-Pierre Cabestan, sinologue à l'université baptiste de Hongkong. Donald Trump, qui a accusé la Chine de manipuler sa monnaie pour favoriser ses exportations, a averti pendant sa campagne qu'il pourrait relever ses droits de douane sur les produits chinois jusqu'à 45 %, un scénario redouté par Pékin.
Reste que la crédibilité internationale du numéro un américain, qui a provoqué de graves tensions avec la Chine pour finir par s'incliner, s'est encore dégradée. Pour James Zimmerman, ancien chef de la Chambre américaine de commerce en Chine, cette reculade a confirmé que l'homme d'affaires n'était qu'un « tigre de papier », dénué d'autorité.