特朗普,亚洲的纸老虎?

发布者:郭一帆发布时间:2023-04-09浏览次数:10

通过评价49日美国总统与中国主席之间愉快的电话会谈,香港社论作者们把唐纳德·特朗普称作亚洲的“纸老虎”。这个词在中国的通用语里表示一样东西表面上看起来危险,但实际上却毫无攻击力。这个词曾被毛主席用于形容19561972年间的美国。作为在任总统和中国领导人的首次会晤,唐纳德·特朗普重申了自1979年以来的美国立场,即美国承认有且只有一个中国。也就是说台湾岛负有(等到其居民接受这一点的那天)重回中国大陆的使命,自1949年共产主义武装在北京取得胜利以来,台湾在政治上与中国大陆分离。

 

 同时也意味着华盛顿和台北不再有正式的外交关系

 

201612月,总统当选人特朗普与台湾领导人蔡英文的会谈引起了北京当局的不安。不仅仅因为蔡女士在20165月,在一个具有独立主义色彩的平台上以民主方式当选。同时也因为总统当选人提出他会坚持一个中国外交的前提是北京事先做出对美贸易妥协。在他的竞选运动期间,特朗普曾指责中国通过贸易倾销及拒绝调节国内货币损害美国利益。

 

中国主席冷静、耐心、坚决地用古老的鳄鱼政策做出回击。在紫禁城的峰会上,我们知道保持外交沉默是一种惯例。没有国际手势也没有煽动性的官方声明,习近平只是在2017117日来到达沃斯经济论坛发表了一出对自由贸易主义热情洋溢的颂词,这份颂词受到了热烈的鼓掌。关于台湾问题,中国主席让其驻美大使慎重地传达了这样 的信息:中国不接受任何要挟;习近平在唐纳德·特朗普完全接受一个中国原则前不会与其对话。沉默和耐心终于得到了回报。特朗普自120日就职以来,和所有的大国领导人进行了交谈,他不愿意和世界第二经济强国留下外交空白。他让步并重申了美国坚持一个中国政策,而没有获得对方一丁点儿的让步作为交换。

 

同时,在不到一个月的时间内,国务卿雷克斯·蒂勒森缓和了关于北京在中国南海霸权主义的政府立场。美国海军将不再“妨碍进入”中国军队无视国际海洋法建造的位于越南和菲律宾对面曾经荒芜岛上的空中基地。美国海军只是在这些暗礁周围维持“航行自由”。

 

金正恩是否也认为唐纳德·特朗普在亚洲是纸老虎?很难说,朝鲜的共产主义专制隐晦不明。但事实上,2017212日,朝鲜违反联合国决议,进行了500公里导弹发射,最终坠落在日本海的国际海域。在访美期间,日本首相表明这次发射令人无法接受,立刻获得特朗普总统“百分百的支持”。特朗普前一天向安倍晋三肯定美日之间的政治联盟的牢固性,并指出美国的军事保护伞甚至可以伸展到钓鱼岛列屿(冲绳岛西南400公里),中国要求收回这些岛屿,尽管1895年以来它们一直处于日本的治理。

 

特朗普政策向传统美国外交立场的转变是否使他成为亚洲的纸老虎?商业上,考虑到交易的规模及档案的复杂,中美经济关系的重新协商只会是一项长期的工作。战略上,立即承认弱点只是被证实北京是否在中国南海建立新的军事飞机场,或者朝鲜是否在着手进行洲际导弹的核试验。没有什么可以表明这会在他的任期里发生。

 

直到现在,唐纳德·特朗普在亚洲更多地会让人联想到一只在瓷器店的大象而非一只纸老虎。

Commentant l'aimable conversation téléphonique du jeudi 9 février entre le président américain et son homologue chinois, les éditorialistes de Hongkong ont traité Donald Trump de « tigre de papier » en Asie. L'expression désigne, dans le langage courant en Chine, une chose apparemment menaçante, mais en réalité inoffensive. Elle avait été utilisée par le président Mao à l'encontre des États-Unis entre 1956 et 1972. Dans son premier entretien comme président en exercice avec le leader chinois, Donald Trump a réaffirmé la position américaine en vigueur depuis l979, à savoir que les États-Unis reconnaissaient qu'il n'y avait qu'une seule Chine et non deux. Cela veut dire que l'île de Taïwan a vocation (le jour où ses habitants l'accepteront) à réintégrer le territoire de la Chine continentale, dont elle est politiquement séparée depuis la victoire des forces communistes à Pékin en 1949.

 

 Cela veut dire aussi que Washington n'entretient plus de relations diplomatiques officielles avec Taïpeh.

 

En s'entretenant, en décembre 2016, avec Tsai Ing-wen, la présidente de Taïwan, le président élu Trump avait alarmé les autorités de Pékin. Non seulement parce que M me Tsai a été élue démocratiquement, en mai 2016, sur une plateforme à coloration indépendantiste. Mais aussi parce que le président élu avait dit qu'il se rangerait à la diplomatie d'une seule Chine que si Pékin faisait préalablement des concessions commerciales à l'Amérique. Pendant sa campagne électorale, Trump avait accusé la Chine d'avoir « violé » les États-Unis par son dumping commercial et son refus de faire flotter sa monnaie nationale.

 

En vieux crocodile de la politique qui en a vu d'autres, le président chinois a réagi avec flegme, patience et détermination. Au sommet, dans la Cité interdite, on sait l'usage qu'on peut faire du silence en diplomatie. Pas de gesticulation internationale ni de déclaration officielle incendiaire. Xi Jinping s'est seulement rendu au Forum économique de Davos, le 17 janvier 2017, pour y prononcer un éloge vibrant du libre-échangisme, qui fut très applaudi. Sur la question de Taïwan, le président chinois a laissé son ambassadeur à Washington passer discrètement le message : pas question que la Chine ne mette le doigt dans le moindre chantage ; Xi Jinping n'acceptera de parler à Donald Trump que lorsque ce dernier aura pleinement accepté le principe d'une seule Chine. Le silence et la patience ont fini par payer. Trump, qui s'était, depuis son investiture le 20 janvier, entretenu avec les leaders de toutes les grandes nations, n'a pas voulu laisser de vide diplomatique avec la deuxième puissance économique du monde. Il a cédé et réitéré l'attachement des États-Unis à la politique d'une seule Chine, sans obtenir la moindre concession en échange.

 

Parallèlement, en l'espace de moins d'un mois, le secrétaire d'État Rex Tillerson a atténué sa position publique sur l'hégémonisme de Pékin en mer de Chine méridionale. La marine américaine ne va plus « empêcher l'accès » aux bases aériennes que l'armée chinoise a construites, au mépris du droit maritime international, sur des îlots, auparavant déserts, au large du Vietnam ou des Philippines. L'US Navy se contentera de maintenir, autour de ces récifs, la « liberté de navigation » .

 

Kim Jong-un en a-t-il conclu que Donald Trump n'était qu'un tigre de papier en Asie ? Difficile à dire, tant est opaque la dictature communiste nord-coréenne. Mais le fait est que, le 12 février 2017, elle a, en contravention des résolutions de l'ONU, procédé à un tir de missile de 500 km, qui s'est abîmé dans les eaux internationales de la mer du Japon. En visite aux États-Unis, le premier ministre nippon a déclaré ce tir inacceptable, recevant sur-le-champ le « soutien à 100 % » du président Trump. Ce dernier avait, la veille, rassuré Shinzo Abe sur la solidité de l'alliance stratégique entre les États-Unis et le Japon, précisant que le parapluie militaire américain s'étendait même sur les îlots Senkaku (400 km au sud-ouest d'Okinawa), réclamés par la Chine, bien qu'administrés par le Japon depuis 1895.

 

Le recentrage de Trump vers les positions classiques de la diplomatie américaine en fait-il un tigre de papier en Asie ? Commercialement, vu l'ampleur des échanges et la complexité des dossiers, la renégociation des relations économiques sino-américaines ne peut qu'être une affaire de très longue haleine. Stratégiquement, l'aveu immédiat de faiblesse ne serait avéré que si Pékin construisait un nouvel aérodrome militaire en mer de Chine méridionale, ou que si la Corée du Nord procédait à un essai de missile intercontinental. Rien ne dit que cela se produira durant son mandat.

 

Jusqu'à présent, Donald Trump, en Asie, fait davantage penser à un éléphant dans un magasin de porcelaine qu'à un tigre de papier.